vendredi 10 juin 2011

James Bond910


HISTOIRE, exemple de MECE, élèves de troisième, Gymnase Cantonal du Bugnon, Lausanne, Suisse

La politique de James Bond



I. Exemple de MECE
II. Autres notes sur James Bond et la Guerre froide

III. Notes sur la Guerre froide et la culture populaire (films)

I. Plan de la MECE :
1) Présenter la trouvaille
2) Critique externe
L’auteur
Réponses aux questions de la grille
Les références dans l’ouvrage ou dans l’article
Date
Cadre
3) Conclusion



1) Présenter la trouvaille


La trouvaille : « What We Can Learn from James Bond » par Jeremy Black sur History News Network, 16 février 2004, (http://hnn.us/articles/3556.html).


Je me suis souvent demandé s’il était possible de faire le cours sur la Guerre froide avec des films, en particuliers des James Bond. Jusqu'à maintenant, je n'ai pas trouvé le temps de faire les recherches nécessaires (lire les romans de Ian Flemings, regarder plusieurs adaptations à l’écran, comparer les James Bond, analyser les références ou allusions éventuelles, vérifier les contextes historiques, la documentation, puis faire le travail d’analyse et d’interprétation, etc.). Or, je viens de trouver un article en ligne qui m'aide à bien mettre les choses en place. Un historien anglais, spécialiste de l’histoire militaire et de la culture populaire (The Politics of James Bond, 2001) évalue les James Bond (romans et films) par rapports aux réalités historiques de 1945-1989. Cet article a l’air très bien pour moi.



Par exemple, le paragraphe suivant (6ème paragraphe ou premier paragraphe après le premier sous-titre « Changing Images »):

"The Bond stories provide snapshots of the evolving images of Britain, America, and the world, with their clear presentations of the evil afoot recording the changing nature of the threats to the world. The politics of Casino Royale were located squarely and specifically in the Cold War, with an attempt to thwart Soviet influence in the French trade unions. Indeed, in 1947, "Will Bill" Donovan, the former head of the Office of Strategic Services (precursor to the CIA), had helped persuade the American government to fund opposition to communist influence in these unions. In the novel, Bond's attempt to out-gamble his communist opponent, Le Chiffre, is rescued by Felix Leiter, a CIA observer, who loans Bond the money with which he beats the villain.
Bond's need for American money reflected the central role of the U.S. in defending the West. »



Traduction grossière (avec quelques commentaires):

En inventoriant les menaces qui planent sur le monde, les romans James Bond offrent des flash sur l’Angleterre, les Etats-Unis et le monde confrontés aux nouvelles figures du mal. L’actualité politique, dans Casino Royale (le roman d’Ian Fleming publié en 1953) était clairement située dans le contexte de la Guerre froide, au moment où les Américains essayaient de purger les syndicats français de toute influence soviétique.

En effet, en 1947, Will Bill Donovan, l’ancien chef du Bureau des services stratégiques (précurseur de la CIA), avait persuadé le gouvernement américain de financer ceux qui s’opposaient à l’influence communiste dans ces syndicats.

Dans le roman, James Bond, qui essaie de ruiner au jeu son adversaire communiste, Le Chiffre, est secouru par Felix Leiter, un observateur de la CIA. Celui-ci prête à James Bond les fonds nécessaires pour battre le méchant.

Le besoin d’argent américain de James Bond reflétait le rôle central des Etats-Unis dans la défense de l’Ouest.

Fin de la traduction approximative avec commentaires.

Donc, selon ce passage, les romans de Ian Fleming mettent bel et bien en scène des situations correspondant à celles de la Guerre froide ; on pourrait tout à fait partir de ces romans pour introduire des cours sur la Guerre froide.

Si on fait l’effort de replacer les romans de James Bond dans leur contexte historique (dans ce cas, 1953), on voit que ces romans, en effet, faisaient comprendre que dès maintenant (1953), ce n’était plus le grand empire britannique (et la France) qui gouvernait le monde, mais les Etats-Unis. Ce fait, justement dans la culture populaire européenne des années cinquante, n’était pas du tout évident. L’empire britannique avait été, jusqu’à la Deuxième guerre mondiale LA PUISSANCE MONDIALE. Concevoir que ce n’était plus le cas était vraiment pas une chose évidente dans l’opinion publique.

(Cette lutte contre l'influence communiste était en effet "secrète", et les romans populaires d'Ian Fleming étaient probablement les seuls endroits grand public où cette guerre secrète était mentionnée.)



2) Critique externe

Est-ce que ce Jeremy Black est compétent pour donner ce genre d’avis ?

A :

Répondre aux questions de la grille (voir polycopié, p. 8 et 9), les questions du début ou de la fin, selon qu’il s’agit d’un imprimé ou d’un article en ligne. Dans mon exemple, je réponds à toutes les questions puisque j’utilise un article en ligne et un livre.

Le livre The Politics of James Bond de Jeremy Black
Se trouve dans RERO
Classé sous Histoire contemporaine

Si je tape "Jeremy Black" dans www.rero.ch, j’obtiens 75 titres, tous manifestement se rapportant à l'histoire, plus précisément à l’histoire anglaise et à l’histoire militaire. Plusieurs de ses ouvrages sont traduits en français. Par exemple Maps and History, War: Past, Present, Future correspond probablement à Regards sur le monde : une histoire des cartes qui se trouve en effet à la BCU. C'est bien un historien, auteur de nombreux ouvrages qui se trouvent dans notre bibliothèque universitaire (rero). Et spécialiste de l’Angleterre. Donc, assez bien placé pour parler de James Bond, l’agent anglais.


L’article de Jeremy Black
Se trouve sur le site http://hnn.us/articles/3556.html, HISTORY NEWS NETWORK (un site américain, géré par des professeurs d’histoire, installé à la George Mason University à Fairfax en Virginie - USA).

Plus de la moitié des membres du conseil de rédaction ont leurs ouvrages dans RERO.
Advisory board : http://hnn.us/articles/820.html
Par exemple Joyce Appleby, 10 ouvrages dans RERO
Pauline Maier, 2 ouvrages, etc.

D’après en.wikipedia (10.6.09), Georges Mason University existe depuis 1957, compte 30'000 étudiants.

Ce Monsieur Black est, paraît-il, professeur d'histoire à l'University of Exeter en Grande-Bretagne (près de Plymouth, au sud ouest de l'Angleterre). Il est associé au FPRI (Foreign Policy Research Institute, Institut de recherche en politique étrangère à Philadelphie - USA) et l'auteur d’innombrables ouvrages (que l’on trouve dans RERO). Par exemple de Maps and History, War: Past, Present, Future et de The Politics of James Bond .


Je ne vous montre qu'un paragraphe de son article en ligne, la partie sur Casino Royale , un roman d’Ian Fleming de 1953 dont il a été tiré deux films, un en 1967 et celui dont vous avez entendu parler, en 2006.





B : Eléments de critique externe concernant les références données par le texte de l’ouvrage ou de l’article. Répondre à au moins une des 5 questions proposées par la grille B (voir polycopié p. 9).

Dans l’article en ligne, il n’y a pas de notes en bas de page, pas de bibliographie. Mais on imagine aisément que l’auteur de cet article en 2004 reprend les arguments de son livre de 2001 sur le même sujet.

Dans le paragraphe examiné, quelques noms sont évoqués. S’agit-il bien de noms de personnages réels ?

Prenons "Will Bill" Donovan, the former head of the Office of Strategic Services.

Selon en.wikipedia : Major General William Joseph Donovan, USA, KBE, (January 1, 1883 – February 8, 1959) was an American soldier, lawyer and intelligence officer, best remembered as wartime head of the Office of Strategic Services (OSS). He is also widely known as the "father" of today's Central Intelligence Agency (CIA).

Et ce commentaire intéressant : In 1949 he became chairman of the newly-founded American Committee on United Europe, which worked to counter the new Communist threat to Europe by promoting European political unity (traduction : En 1949 , il devient président du comité américain pour une Europe unie, qui a promu l’unité politique européenne contre le communisme).

Mais, bizarrement, notre trouvaille se réfère à Donovan comme « Will Bill » alors que son surnom est « Wild Bill ». (selon http://www.histoquiz-contemporain.com/forum/viewtopic.php?f=47&t=2278: Il y gagne son surnom, Wild Bill, grâce à ses réussites dans le championnat universitaire de Football américain). C’est surprennent de trouver une telle faute de frappe dans un article en ligne qui se veut académique.

Il faut contrôler avec le livre.
Dans The Politics of James Bond. From Fleming's Novels to the Big Screen, p. 5, on trouve la phrase exacte de l'article en ligne, mais avec la bonne orthographe: "Wild Bill" Donovan.

Autre terme mentionné dans le paragraphe : Office of Strategic Services.

Le site de la CIA contient un article de 1953 qui précise bien le rôle de Donovan en relation avec les origines de la CIA: « President Truman praised General Donovan on September 20, 1945, for exceptional leadership in a wartime activity. More than this, he could say that General Donovan retired to private life with the reward of knowing that the intelligence services of the government for times of peace were being erected upon the foundations which he had laid in the Office of Strategic Services».

Donc là aussi, il y a recoupement des informations par des sites tout à fait officiels.

Commentaire sur la date de cet ouvrage/article.

La trouvaille : « What We Can Learn from James Bond » par Jeremy Black sur History News Network date du 16 février 2004. Cet article est toujours en ligne.

Jeremy Black, The politics of James Bond : from Fleming's novels to the big screen, Westport, CT : Praeger, 2001 (USA).

Donc un ouvrage (2001, 2004) d’après la Guerre Froide (1946-1989). Que peut signifier la date 2001 ? C’est le moment où l’on se demande qui va être l’ennemi idéologique après la Guerre froide. C’est aussi le moment à partir duquel on peut commencer à « faire de l’histoire » sur la période idéologique de la Guerre froide.


Commentaire sur le lieu de publication et sur le public visé.

Publié aux Etats-Unis, après la Guerre Froide (éditeur américain - Preager et site américain - HNN). Semble plutôt un sujet concernant la culture populaire. S’adresse, me semble-t-il, à des étudiants en sciences sociales, en histoire culturelle.


3) Commentaire


La question est : qu’y a-t-il d’utilisable, pour un prof. d’histoire, dans un film de James Bond. Ou : Qu’est-ce qu’un film de James Bond peut nous dire de crédible sur l’histoire de la Guerre froide?

Premièrement, il faut distinguer trois choses : les événements historiques, les romans et les films. Dans le paragraphe ci-dessus, il y a une information historique :

« En effet, en 1947, Will Bill Donovan, l’ancien chef du Bureau des services stratégiques (précurseur de la CIA), avait persuadé le gouvernement américain de financer l’opposition aux communiste dans les syndicats français».



Ces faits historiques sont transposés dans le roman. Il y a une évocation de ces situations, mais aucune représentation exacte des faits :

« Dans le roman, la tentative de James Bond de battre au jeu son adversaire communiste, Le Chiffre, est rendue possible par Felix Leiter, un observateur de la CIA, qui prête à James Bond l’argent avec lequel il bat le méchant ».

Voilà pour la transposition des faits


La partie de James Bond qui arrive jusqu’à nous, ce n’est pas les romans mais les films, et pas ceux des années soixante mais les nouvelles versions du XXIe siècle. Mais même durant le XXème siècle, il y a une grande différence de dates entre les romans et les films : les romans datent de 1953-1963, durant la période de la grande peur des rouges alors que les films datent de 1963-1989, soit à partir de la détente dans la Guerre froide. Les adaptations au cinéma des romans de Ian Fleming minimisent au maximum les références à la Guerre froide.

A la fin, il ne reste presque rien de précis, d’autant plus que le peu qui reste (de vérité historique) est noyé dans l’action spectaculaire et les beaux yeux des actrices et des acteurs.


Ainsi on peut dire que, en effet, d’une certaine manière, les romans de James Bond contiennent de l’information historique. Mais pour s’en rendre compte, il faut faire un travail de CE (critique externe), de CH (contexte historique) et d’analyse de document beaucoup plus long que simplement étudier les pages d’un manuel.

Image1
http://cinethek.blog.toutlecine.com/r572/Saga-James-Bond/
Casino Royale, film 2006
Image2
Le livre
The Politics of James Bond de Jeremy Black
Image3 (couleur)
http://blogs.citypages.com/pscholtes/Casino%20Royale%20paperback%20book%201953.jpg
Edition originale en livre de poche (Great Pan) chez Jonathan Cape
Image4 (noir blanc)
http://shitbusters.vaevictis.nl/screens/bond-cr-1953/cr-03.png
Probablement une image extraite de la version téléfilm de Casino Royale en 1954.
Image5
http://www.wagner.edu/news/sites/wagner.edu.news/files/cia.jpg
Image6
http://www.armchairgeneral.com/wordpress/wp-content/bookreviews/oss.jpg

Fin de la MECE (exemple)



II. Autres notes sur James Bond et la Guerre froide

James Bond, Romans, films
Auteur: Ian Fleming (1908-1964)
Titres des romans de 1953 à 1965, 12 romans
Titres des films de 1962 à 2011 (23 films)

La scène de poursuite au début de Casino Royale (You Tube, 9 min.)


selon Jeremy BLACK
The Politics of James Bond. From Fleming's Novels to the Big Screen, New York: Praeger, 2001

James Bond est, avec Diana, l'Anglais le plus célèbre du XXème siècle.

L'humour et la légèreté que les réalisateurs ont mis dans les films ne se trouvent pas toujours dans les romans. Les romans sont plus pessimistes que les films. Ils sont plus explicites sur les questions politiques. Les films au contraire restent très vagues et peuvent être interprétés de presque toutes les manières.


Lors de la sortie du premier roman James Bond (Casino Royale, 18 mars 1952), Churchill est Premier ministre (de 1951 à 1955) sur le slogan "make Britain great again". C'est en 1952 que Elisabeth II devient reine. C'est une période où l'on a envie de redonner de l'allure à l'empire britannique.

Vers 1952, la coopération entre les Etats-Unis et le Royaume-Uni est très étendue: alliés en Corée (1950-1953), alliés dans un programme anglo-américain de détection des messages secrets, membres de l'OTAN, Plan Marshall, forteresses atomiques américaines B29 stationnées en Angleterre (East Anglia, au nord est de Londres), p. 7.

En Angleterre, il y a bien sûr une forte influence socialiste (début de la sécurité sociale, gouvernements socialistes de 1945 à 1951, très puissants syndicats). La rumeur selon laquelle les communistes, aidés par Moscou, manigancent dans l'ombre est très répandue. Mais bien sûr, c'est en France (où le Parti communiste français est un très grand parti avec des ministres au gouvernement jusqu'en 1948) que ce scénario de Cinquième colonne communiste est le plus vraisemblable.

C'est pour cette raison que Casino Royale est situé en France. Le casino de Royale-les-Eaux (ville imaginaire).

Dans le roman Casino Royale, les espions de Moscou sont très actifs en France. Ils aident les communistes français à créer des troubles (grèves). De tels espions, par exemple Le Chiffre, font des affaires, investissent pour produire l'argent nécessaire à la lutte. Parfois, ils utilisent les cotisations des syndicalistes français. Suite à un mauvais investissement, le Chiffre veut se refaire au casino. Les espions anglais ont intercepté les informations liées à ces projets et s'apprêtent, au contraire, à ruiner Le Chiffre à Royale-les-Eaux.

Ce premier roman a très bien marché, l'éditeur a proposé un contrat pour trois autres aventures, c'est ainsi que James Bond (romans d'espionnage) fut lancé.

James Bond au cinéma, cela commence en 1962 avec Dr No. Sean Connery joue James Bond. Puis From Russia With Love (1963) et Goldfinger (1964). Très grands succès.

En ce qui concerne le premier roman d'Ian Fleming, Casino Royale, il y a trois versions filmées.

1) Une version télé en 1954. C'est une version américaine, CBS, d'une heure. L'histoire est changée pour convenir au public américain. Ce premier téléfilm n'a pas eu d'influence sur la représentation au cinéma de James Bond (p. 100).


2) Puis une version satirique (spoof feature film) en 1967, avec David Niven en James Bond et Woody Allen (!!!) en son neveu, Jimmy Bond. Mais là aussi, ce fut un échec (p. 98).

Tous les détails sur le film et sur la distribution.
Article plus bref en français.

3) et la version de 2006.

Dans la version film de 2006, l'histoire est complètement modifiée. Il n'y a plus la moindre trace de Guerre froide:
"Pour sa première mission, James Bond affronte le tout-puissant banquier privé du terrorisme international, Le Chiffre. Pour achever de le ruiner et démanteler le plus grand réseau criminel qui soit, Bond doit le battre lors d'une partie de poker à haut risque au Casino Royale. La très belle Vesper, attachée au Trésor, l'accompagne afin de veiller à ce que l'agent 007 prenne soin de l'argent du gouvernement britannique qui lui sert de mise" (source 15 juin 2009)


Casino Royale, premier roman de James Bond, fait des références claires à la Guerre froide, au rôle des Etats-Unis, aux Communistes. Mais les trois films qui en ont été tirés
ne parlent pas de tout de Guerre froide car ils sont tout à fait en dehors de la production régulière (un téléfilm pour le public américain, un "anti-film" et un film très tardif, totalement en dehors du contexte historique).



III. Notes sur la Guerre froide et la culture populaire (films)


Cours de la semaine 51 (2008-2009) NUCLEAR WAR HEAD: HANDEL WITH CARE

Manuel, chap. 3, pp. 46-59 + dossier pp. 76-77.

Docteur Folamour (Dr. Strangelove or: How I Learned to Stop Worrying and Love the Bomb), 1964, Stanley Kubrick.

Photo: Le président Kennedy pendant la Crise des missiles (1962).



Dates:

Aux Etats-Unis, la chasse aux films jugés trop favorables envers le communisme commence en 1947. Une agence spéciale conduit les enquêtes auprès des studios de cinéma: The House Un-American Activities Committee (HUAC. En français: Commission de la Chambre sur les activités non américaines). Etablissement de listes noires.

"Eventually, more than 300 artists—including directors, radio commentators, actors and particularly screenwriters—were boycotted by the studios." (en.wikipedia)

Le maccarthisme (McCarthy) bat son plein de 1950 à 1954 (chasse contre l'infiltration communiste).

1962 (16 au 28 octobre), la Crise des fusées de Cuba.

Après cela, la Guerre Froide vit sous le régime MAD (Mutually assured destruction).

La Guerre du Vietnam dure de 1959 au 30 avril 1975.

La propagande, la liberté d'expression:

Après la Grande alliance et jusqu'en 1970, les films américains se rapportant aux blocs Est-Ouest (la Guerre Froide) sont presque tous farouchement anticommunistes. Mais ils ne marchent pas bien. À la fin des années soixante, les listes noires sont supprimées et Hollywood commence à produire des films plus critiques (Philip French).

En Angleterre, en 1970, 70% des films diffusés sont américains. Les films non américains adoptent eux aussi le point de vue américain. Critiquer -- et à plus forte raison ridiculiser -- la politique militaire des Etats-Unis vis-à-vis de l'URSS est mal vu avant 1960. On est alors soupçonné ou accusé d'être communiste.

Culture populaire et Guerre Froide:

Un genre littéraire, présentant l'équilibre de la terreur nucléaire comme absurde se développe dès la fin des années cinquante.

Les deux premiers romans connus du genre donnent lieu à deux films:

Nevil Shute, On the Beach, 1957 (roman sur lequel est basé le film Fail-Safe (1964) (Nevil Shute est australien).

Red Alert, Peter Georges, 1958 (roman sur lequel est basé Docteur Folamour de Stanley Kubrick) (Peter Georges est anglais).


Films sur la Guerre Froide:

Liste extraite de
Movies having Cold War themes, Best Cold War movies, The red scare goes Hollywood



La guerre des mondes (The War of the Worlds), 1953, Byron Haskins (Paramount Pictures)
Strategic Air Command (1955)
The Manchurian Candidate (1962)
A Gathering of Eagles (1963)
Bons baisers de Russie (From Russia with love), 1963, Terence Young (MGM)
Dr. Strangelove or: How I learned to Stop Worrying and Love the Bomb (1964)
Fail-Safe (1964)
Seven Days in May (1964)
The War Game (1965)
The Bedford Incident (1965)
The Ipcress File (1965), film américain mais à partir d'un roman anglais.
The Spy Who Came In From the Cold (1966), film américain mais à partir d'un roman anglais.
The Way We Were (1973)
The Missiles of October (1974)
Telefon (1978)
World War III (1982)
The Day After (1983)
WarGames (1983)
Red Dawn (1984)
Threads (1985)
The Package (1989)
The Hunt for Red October (1990)
Thirteen Days (2000)

On voit que les années soixante sont très riches en films importants et critiques sur la Guerre Froide.

Nota:
Dans les films James Bond, -- contrairement à ce qui se passe dans les romans d'Ian Fleming -- les ennemis de 007 ne sont pas des agents soviétiques mais des mégalomanes apolitiques (Philip French).


Références:


Sur les films anti-communists des années 1945-1955 voir

The film industry responds to the Cold War, 1945-1955
Monsters, spys, and subversives by Lawrence L. Murray
from Jump Cut, no. 9, 1975, pp. 14-16
copyright Jump Cut: A Review of Contemporary Media, 1975, 2004.

Sur les films et la Guerre Froide, voir

The Cold War and the movies par Dan Leab.

Autres références:

Jean-Pierre Bertin-Maghit (dirigé par), Une histoire mondiale des cinémas de propagande (accompagné d’un DVD), Paris: Nouveau Monde éditions, 2008, 816 p. (Compte-rendu publié dans L'Histoire n°338 - 01/2008
http://www.histoire.presse.fr/content/Livre.XIXe-XXIe/article?id=8938
Jérôme Bimbenet, Film et Histoire, Paris: Armand Colin
Raphaël Muller et Thomas Wieder (dirigé par), Cinéma et régimes autoritaires au XXe siècle, Paris: PUF.

Guerre froide et propagande au cinéma

"Pendant plus de 50 ans, à l’ouest comme à l’est, le monde a vécu dans la peur de la bombe atomique. C’était au temps de la guerre froide quand, après avoir été des alliés contre l’Allemagne nazie, les Etats-Unis et l’U.R.S.S. ont divisé le monde en deux blocs antagonistes de part et d’autre de ce que Churchill avait appelé en 1946 le rideau de fer. Mais si les deux pays ne se sont jamais directement affrontés, si leur guerre est restée froide, et s’ils n’ont jamais utilisé leurs bombes, ils ont employé tous les moyens de la propagande pour mobiliser l’opinion publique. Et parmi eux le plus efficace : le cinéma. Pendant plus de 50 ans, à l’ouest comme à l’est, la guerre froide s’est faite aussi dans les salles de cinéma, pour le plus grand bonheur des amateurs des films d’espionnage". Texte de Patrice Gélinet pour l'émission France Inter, 2000 ans d'histoire, Guerre froide et propagande au cinéma, 12 janvier 2009.

J'ai lu quelque part que les films de propagande anticommunistes étaient en effet courants à l'Ouest mais que l'inverse n'était pas vrai; qu'il était très difficile de trouver des films soviétiques anticapitalistes ou antiaméricains.

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NOTES SUR DES FILMS OU DES DOCUMENTAIRES.


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HISTOIRE
GYMNASE CANTONAL DU BUGNON - Sz - LAUSANNE
gmslausanne

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