dimanche 2 octobre 2011

HISTOIRE et BD

Histoire et BD
BD et enseignement de l’histoire au gymnase
Quelques pistes suite à l’atelier mis en place par Katia Furter, « Emmanuel Guibert et Dominique Direlwanger », Bibliomedia, septembre 2011.


Source
Qu’est ce que la BD fait que ni la littérature, ni la photographie, ni le cinéma ne peuvent faire ?
Le propre de la BD c’est de mêler texte et image.  On voit les images et on lit les textes en même temps. Au contraire, devant des photographies, on admire la photo puis, autre opération séparée, on lit la légende. Dans la BD Le Photographe, le principe c’est de lire dessin et texte qui nous racontent par avance l’histoire et la légende des photos qui suivent. Grâce à la BD, on est dans les photographies.
Dans Le Photographe, on a les légendes en même temps que les photos.

Qu’est ce que l’illustrateur peut apporter au récit ?
L’illustration peut montrer des situations, par exemple des transformations architecturales, des changements vestimentaires, des oppositions entre vie domestiques et vie publique, des cohabitations entre des signes traditionnels et des signes de modernisation. Montrer visuellement ces oppositions.  (Natsuo SEKIKAWA et Jiro TANIGUCHI, Au Temps de Botchan).

L’illustration permet de démocratiser des sujets. La BD peut, comme le cinéma, rendre n’importe quel sujet abordable à tous les publics, mais, à faible coût (comparé au cinéma, très couteux). Cinéma de poche.

Qu’est ce que le dessin peut faire d’autre que la photo ou le cinéma ?
Le dessin peut être aussi exact qu’une photo et en plus on peut ajouter des détails parlants.
On peut tout dessiner sur la même page, offrir une vue panoramique d’un seul coup. Le contraire aussi : on peut zoomer aussi profond qu’on le souhaite.
Le dessin peut à loisir être plus simple ou plus dense qu’une photo. Pour les scènes horribles peut adoucir la scène, rendre plus supportable. Souvent, en simplifiant, rend plus lisible, plus clair, plus ciblé.

Source
Le dessinateur est très fragile, lent, il ne fait pas peur, il peut être accepté là où l’on refuserait un photographe ou une caméra vidéo.

La BD peut montrer autrement. En photo ou en film, Hiroshima n’est montrable que d’une manière, du point de vue du lanceur de la bombe. Mais le dessin (Gen d’Hiroshima, vol 1), peut montrer ce qui se passait au sol.


Qu’est ce que la BD fournit d’utile à l’enseignant d’histoire ?
Dans Le Photographe nous avons les trois niveaux du récit historique : le réel (les photos), les citations (les bulles) et le récit (les textes sur fond jaune).

La BD ou le film d’animation Valse avec Bachir montre comment le personnage principal essaie de reconstituer un événement qu’il a vécu mais dont il n’a plus de souvenir. Comment reconstituer le passé. C’est un exemple visuel de travail d’historien.


Exactitude (scientifique, historique) ou sincérité ?
Bien sûr du côté de la sincérité. La BD, qui joue sur l’émotion, le vécu, sert de point de départ à la discussion, à la prise de conscience même si elle n’est pas exacte. Le Photographe parle de l’Afghanistan de 1986 (celui des moudjahidines), est publiée vers 2001 à l’époque des Talibans, mais marche toujours en 2011 bien que le lecteur mélange toutes ces époques.
Le but de telles BD est de changer les préjugés sur une population ou une situation par des moyens émotionnels d’empathie, de sincérité, d’ouverture.


Donner vie à des témoignages.
Illustration.


Ce que le dessin ne peut pas faire :
Chapatte met des photos dans ces reportages dessinés pour prouver qu’il a bien été sur place, témoin des événements.

Les dessinateurs et scénaristes de BD sont rarement des historiens professionnels. Comme les cinéastes, ils peuvent s’appuyer sur des conseillers historiques.








Références :
BD Fil 10 septembre 2011, table ronde dans la Salle du Sénat, BCU Riponne Lausanne, Patrick Chapatte, Riss, Catherine Meurisse, Pierre-Louis Chantre.

Dirlewanger Dominique, Le 20ème siècle d’Emmanuel Guibert : mémoire et histoire, ppt memorado.ch, Bibliomedia Suisse, Lausanne, 8 septembre 2011.

Dirlewanger Dominique, Mises en récit de l’histoire et représentations du passé, ppt memorado.ch, Bibliomedia Suisse, Lausanne, 8 septembre 2011.

Journées de formation continue pour enseignants et bibliothécaires, organisée par Katia Furter à Bibliomedia Lausanne, septembre 2011.


STASSEN Jean-Philippe, Déogratias (BD), Aire libre, 2000, 80 p. et en anglais Deogratias, A Tale of Rwanda [Paperback], J.P. Stassen. Analyse de Christophe Cassiau-Haurie, Africultures.com sur cette BD: Le génocide Rwandais : comment témoigner par la BD ?  


Bibliographie de BD historiques : voir la section BD dans
Ressources cours « Histoire Audio Visuel 1011 »



HISTOIRE
Gymnase Cantonal du Bugnon - Sz
gmslausanne@gmail.com

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