dimanche 18 novembre 2012

The Last Samurai

 
Dernière modif. 28 déc. 2013

The Last Samurai, 2003, de Edward Zwick
Inspiré par Vincent Ward, et écrit avec John Logan et Marshall Herskovitz. Acteurs : Tom Cruise, Ken Watanabe, William Atherton, Billy Connolly.
Le dernier samouraï [Enregistrement vidéo] / un film d'Edward Zwick ; histoire de John Logan ; scénario de John Logan et Edward Zwick & Marshall Herskovitz ; musique de Hans Zimmer ; prod. par Marshall Herskovitz, Tom Cruise ... [et al.], [Paris] : Warner Home Video France, cop. 2004.

Film hollywoodien qui dit l’inverse que ce que nous présentons dans le cours. Dans ce film, les héros sont les contre-révolutionnaires. C’est un récit d’aventure dans un cadre exotique. La plupart des éléments historiques sont faux. Il est vrai qu’en 1877, il y a eu une dernière guerre de résistance des samouraïs les plus réactionnaires contre l’armée impériale. La bataille a duré 3 semaines, elle a fait 26'000 tués. Les samouraïs n’étaient pas idiots, donc – contrairement à ce qui est dit dans le film-- ils utilisaient des armes à feu (et cela depuis 1600). Il y a eu des experts militaires au Japon, portugais, hollandais, français et prussien. Mais pas d’Américains.

Résumé :
En 1876, le capitaine Nathan Algren vit avec les souvenirs des batailles sanglantes menées contre les Sioux. Fort de son expérience au combat, il devient conseiller militaire pour le compte de l'empereur japonais soucieux d'ouvrir son pays aux traditions et au commerce occidentaux et d'éradiquer l'ancienne caste guerrière des samouraïs. Mais ceux-ci influent sur le capitaine Algren, qui se trouve bientôt pris entre deux feux, au coeur d'une confrontation entre deux époques et deux mondes avec, pour le guider, son sens de l'honneur.

Vincent Ward est un réalisateur, scénariste, acteur et producteur néo-zélandais.
John David Logan a, entre autres, écrit le scénario du dernier James Bond, Skyfall. C’est un américain (mais d’origine irlandaise).
Marshall Herskovitz est producteur, scénariste et réalisateur de cinéma et de télévision américain.
Edward Zwick est un réalisateur, producteur et scénariste américain. Il est le réalisateur, entre autres, de Blood Diamond.

Le titre en japonais (que l’on voit 3 fois sur le poster) est  武士道ce qui ne veut pas dire « Dernier samouraï » mais Bushido, « la voie du guerrier » ou « la voie du samouraï ». La fourre du DVD indique 2 des 7 vertus du samouraï : l’honneur et la loyauté (honneur 名誉 et loyauté 忠義).
Samouraï en japonais : 侍 (servir) ou  武士  . Do cest comme dans judo, aikido, etc.
Le caractère qui apparaît sur le titre, au début du générique, « servir » et le même que celui que le petit garçon trace sur un papier de riz, puis remet à Algren lors de son départ du village.

Contexte historique :
La Satsuma Rébellion a duré plusieurs mois de jan à sept 1877, 9 ans après de début de Meiji.
Le film combine des événements qui se sont passés à des dates différentes. Il organise ces événements de manière à créer un climax. 
A la fin, lors de la dernière bataille, le méchant du film, Omura, est condamné. En réalité, Omura a été assassiné en 1869, soit 7 ans avant l’arrivée du « last samurai » au Japon (Stephan R. Turnbull, p. 182).Il a été assasiné par un groupe de samouraïs de Kyoto pcq'il proposait d'établir une armée de conscription (Gordon p. 66).

Au lieu de prendre le véritable personnage historique (Jules Brunet), on invente un personnage venu d’Amérique à la place.
Extraits de l’article en.wiki sur Jules Brunet :
« Officier français envoyé au Japon 1 ans avant Meiji.
« A la fin, au lieu de quitter le Japon, se range du côté des réactionnaires, des troupes shogunales.
« Bataille de Hakodate 1868-1869.
« 800 contre 8000 troupes impériales
C’est la suite qui est intéressante :
« Il rentre en France par bâteau, participe à la Guerre de 1870 contre la Prusse, suprime la Commune en 1871, puis devient général de l’armée française pour 17 années ! »

Pistes d’interprétation  :
Pourquoi n’avoir pas pris le vrai « last samurai» occidental français ?
Pourquoi montrer la légende dorée des samouraïs ?
La révolte de Satsuma en 1877 a lieu 10 ans dans Meiji. Les samouraïs se révoltent contre la modernisation. Ce sont des réactionnaires. Ce n’est pas du tout la « révolution samouraï » comme indiqué par Edward Zwick, mais la contre-révolution samouraï.
Les samouraïs ne sont pas du tout des gentils. Ils représentent 5-6 % de la population mis au chômage par la modernisation du pays. Pour faire valoir leurs droits, ils commettent beaucoup d’assassinats de personnalités, entre 1858 et 1878. Pendant une période avant la Satsuma Rébellion, ils sont tous très en faveur d’une guerre contre la Corée afin de se procurer des emplois d’officiers (Stephan R. Turnbull, p. 186).

Pour nous, le Japon se réduit à 2 clichés principaux : le samouraï et la geisha. Si on voulait faire du cinéma sur le Japon, il faudrait faire un film sur les samouraïs et un sur les geishas. C’est excatement cela qui se produit : Last Samurai 2003 et Mémoire d’une Geisha, 2005.
Qu’est ce qu’un film hollywoodien ? Comment accrocher : par un flux narratif impeccable. Comment rendre beau ? La tyrannie du plaisant (beaux acteurs, enfants "trop chou", beaux paysages, histoire romantique, cliché de l’honneur, de la rédemption, et bien sûr distorsions historiques selon les besoins).
Est-ce que le thème du film ne serait pas le « Bushido » (comme le titre en japonais l’indique), et est-ce qu’il y a des rapprochements à faire entre le « Bushido » de 1900 et le film de 2003.
Ces samouraïs sont des réactionnaires, des forces de « droite ». Comment ces samouraïs peuvent-ils nous apparaître dans le film comme si sympathiques ? Est-ce que c’est parce que l’on est en 2003, c’est-à-dire pendant et juste après l’invasion de l’Irak ? et que la fièvre guerrière s’intensifie dans la culture populaire ?
D’après wiki, le bushido est répandu au Japon depuis env. 1600. Le Bushido est redécouvert au Japon avec le livre Bushido de NITOBE Inazo, publié en 1905, livre très apprécié par  Theodore "Teddy" Roosevelt (1858 –1919), un président républicain.
Dans ce livre, le bushido est présenté comme l’enseignement moral que pouvait capter un enfant du Japon en 1890, en gros, l’équivalent pour nous, en Europe à la même époque, des notions de morales enseignées dans les cours de religion.
Selon en.wiki « Upon publication Nitobe's work was a massive success, and has returned to Japanese best-seller lists on numerous occasions (most recently in early 2004 following the release of the American film The Last Samurai), and the term quickly entered into widespread use in both Japanese and Western texts from that time. »

The United States also pressured Japan to play a more active role as a military partner. The issue came to a head in 1991 during the first U.S.-led war with Iraq. Both public opinion and the peace clause of Japan’s constitution, as interpreted at the time, rules out sending troops. As the Americans and their multinational coalition bombed Iraq and pushed the Iraqis out of Kuwait, they pushed Japan to support the effort in some way. Eventually the Japanese government contributed thirteen billion dollars toward the cost of the war. Although this was the largest donation of any nation from outside the Persian Gulf area, the protracted process of reaching this decision left a bad taste on all sides. Many Japanese felt underappreciated. Many Americans felt the Japanese were selfish for depending on Middle Eastern oil while leaving others to fight to make sure the pipelines stayed open (Gordon, p. 316-7).
Gordon Andrew, A Modern History of Japan. From Tokugawa Times to the Present, New York: Oxford University press, 2009, pp. 316-317.


Trivia :
Un personnage dans le film parle de « la petite ville protuaire de Kyoto ».

Livres, DVD, AUDIO, liens :
Le dernier samouraï / Helen DeWitt ; trad. de l'anglais par Pierre Guglielmina, Paris : R. Laffont, 2001.
Polak, Christian. (2001). Soie et lumières: L'âge d'or des échanges franco-japonais (des origines aux années 1950). Tokyo: Chambre de Commerce et d'Industrie Française du Japon, Hachette Fujin Gahōsha (アシェット婦人画報社).
Stephan R. Turnbull,  Les Samouraïs, Les seigneurs japonais de la guerre, Bordas, 1983. Chapitre 11, « Le dernier des samouraïs » p. 187 et s.  Révolte de Satsuma, photo p. 187-179, gravure p. 184. « La révolte de Satsuma », p. 186.
Reichauer, Histoire du Japon.
Hillsborough Romulus, Shinsengumi : The Shogun’s Last Samourai, Tuttle Publ. 2005.
DVD :
The twilight samurai [Enregistrement vidéo] = Tasogare Seibei = Samurai der Dämmerung / a film by Yoji Yamada ; scénario: Yoji Yamada, Yoshitaka Asama ; d'après le roman de Shuhei Fujisawa ; musique: Isao Tomita ; prod.: Shigehiro Nakagawa, Hiroshi Fukazawa, Ichiro Yamamoto, Ennetbaden : Trigon-Film, cop. 2005 (2003), 130 min.
Shuhei Fujisawa est auteur de romans historiques. Il a consacré un roman à Hiroshige.
Analyse RERO :    "Iguchi Seibei est un samouraï vivant dans des conditions plutôt misérables, las d'une existence où seul le combat semble donner sens à la vie. Le jeune veuf désire enfin se réaliser comme père et se consacrer à ses filles. Il tombe de nouveau amoureux, convaincu qu'il y a dans la vie des choses bien plus sérieuses que la volonté de puissance, le pouvoir et la guerre. Il accorde peu d'importance à son apparence, ce qui lui vaut d'être nommé par ses frères d'arme «Seibei le crépusculaire».

AUDIO :
2000 ans d'histoire, Patrice Gélinet, mardi 14 décembre 2010, Les samouraïs
"Les Samouraïs ce sont ceux qui servent, ce sont les nobles".
http://www.2000ans.com/2010/12/14/les-samurais/, 28 min. en ligne, 18 nov. 2012.

LIENS :
Excellent article en.wiki
Note ex cet article :
« The Satsuma Rebellion, the historical event described in The Last Samurai, 1877.
« Modernization had already advanced at a fast pace during the Bakumatsu period (la dernière partie des Tokugawa, de la période EDO, 1853-1867), many years before the installation of the Meiji Emperor.
« Although Commodore Perry is credited with opening Japan to foreign contacts in 1854, American involvement in Japan was minimal thereafter. In-depth interaction, mainly commercial in nature, only started from 1859 with the Harris Treaty, and from 1861 American influence waned due to the demands of the American Civil War (1861–1865). The main powers involved with the modernization of Japan up to the 1868 Meiji Restoration were the Netherlands (initiation of a modern navy with the Nagasaki Naval Training Center and the supply of Japan's first modern ships, the Kankō Maru and the Kanrin Maru), France (Construction of the arsenal of Yokosuka by Léonce Verny, the 1867 French Military Mission), and Great Britain (in supplying modern equipment, especially ships, to a variety of domains, and in training the Navy with the Tracey Mission).
« The second French Military Mission to Japan (1872-1880).
« An army of conscripts, mostly peasants replacing the former samurai class,……
« Historically, the only major case of foreigners taking an active role in a Japanese civil war (aside from a limited Dutch naval support during the Shimabara Rebellion of 1637 - 1638) is that of the French military advisers under Jules Brunet (initially members of the 1867 French Military Mission), who joined the forces favourable to the Shogun under Enomoto Takeaki, during the Boshin war (1868-1869 pro Tokugawa contre pro cour impériale). They were deeply involved in the military organization of the Shogunate's forces, and fought (several of them were heavily wounded) almost to the end of the conflict ».
Les personnages, selon l’article wiki :
« Katsumoto is vaguely based on real life samurai Saigō Takamori. (Il y a une illustration de lui : Saigo Takamori (seated, in Western uniform), surrounded by his officers, in samurai attire. News article in Le Monde Illustré, 1877).
Specifically, Saigō Takamori did not fight side-by-side with foreign soldiers during the Satsuma Rebellion.
Bagley bears close resemblance to General Custer.
His (Omura) image is designed to evoke the image of Okubo Toshimichi (1830 – 1878, allié de Saigo Takamori durant Boshin war contre Tokugawa), a leading reformer during the Meiji Restoration. En réalité, Omura a été assassiné avec 5 de ses officiers en 1869 (Stephan R. Turnbull, p. 182).
His appearance (l’empereur Meiji) bears a strong resemblance to Emperor Meiji during the 1860s (quand il a peu de barbe) rather than during the 1870s, when The Last Samurai takes place, 1877.
This character (Simon Graham) is shown to have some resemblances also to the real-world Corfiote photographer Felice Beato ».

Sources:
Gordon Andrew, A Modern History of Japan. From Tokugawa Times to the Present, New York: Oxford Univ. Press, 2009.

Notes de cours sur le Japon Meiji, version 1314. Docu DRIVE.



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HISTOIRE - Sz
GYMNASE CANTONAL DU BUGNON  - LAUSANNE
gmslausanne

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